L’hypothyroïdie est la maladie hormonale la plus fréquente chez le chien. Elle concerne la glande thyroïde et les hormones thyroïdiennes dont le fonctionnement est insuffisant (« hypo »). L’hypothyroïdie s’accompagne à la fois de modifications physiques et comportementales qui rendent souvent la vie du chien en famille difficile.
L’hypothyroïdie est une insuffisance d’imprégnation de l’organisme en hormones thyroïdiennes liée le plus souvent à un défaut de fonctionnement de la glande thyroïde qui sécrète alors des hormones thyroïdiennes en quantité insuffisante, le plus souvent lié à la présence d’anticorps anti T4 (équivalent de la maladie d’Hashimoto chez l’homme).
C’est une maladie systémique, c’est-à-dire qu’elle concerne tous les organes : la peau, les muscles, les viscères, le sang, les autres glandes endocrines et le système nerveux central (le cerveau). Elle induit aussi des douleurs diffuses au niveau de la peau (intolérance au contact qui rend le chien « douillet ») et des douleurs rhumatismales.
Vega, chienne Dalmatien âgée de 7,5 ans,
présentait depuis 1 mois des crises d’angoisse
le soir et la nuit associé à un comportement dépressif.
Une prise de sang a confirmé l’hypothyroïdie.
En moins d’un mois de traitement hormonal,
elle a recouvré un comportement normal.
Les modifications comportementales qui sont parfois importantes précèdent souvent l’apparition de signes cliniques évidents. Il peut s’agir d’hyperactivité, d’anxiété, de phobies, d’agressivité ou encore de dépression. Ces troubles du comportement ne répondent pas bien ou pas du tout aux traitements psychotropes classiques (anxiolytiques, antidépresseurs et thérapies comportementales). La supplémentation en hormones thyroïdiennes permet dans de nombreux cas de diminuer rapidement – en moins d’un mois – les troubles du comportement.
Hormones thyroïdiennes et neurotransmetteurs
On a montré qu’un faible taux de thyroxine, appelé aussi T4, induit des modifications de fonctionnement de plusieurs systèmes de neurotransmetteurs dans le cerveau (messagers chimiques du cerveau), notamment une baisse de la transmission de la sérotonine et de la noradrénaline. Cela explique pourquoi un chien hypothyroïdien peut devenir anxieux ou dépressif.
Un chien qui présente des troubles de santé chroniques difficiles à soigner peut souffrir d’hypothyroïdie. En effet, à l’instar de ce qui est décrit chez l’homme, des troubles dermatologiques, digestifs, cardiaques, neurologiques et de la fonction de reproduction (stérilité, avortements, grossesses nerveuses) font partie du tableau clinique de l’hypothyroïdie du chien.
Le diagnostic biologique est possible mais encore peu satisfaisant actuellement (cf. article diagnostic) : on dose la T4, la TSH et souvent le cholestérol. Un challenge thérapeutique est possible chez le chien car les hormones thyroïdiennes ne présentent aucune toxicité aigüe et n’entraînent pas de dérèglement de la glande thyroïde chez un chien qui n’en aurait pas besoin. Ce test consiste en l’administration d’hormones thyroïdiennes au chien suspect d’hypothyroïdie et le vétérinaire apprécie après 2 à 4 semaines les effets bénéfiques apportés.
Le traitement de l’hypothyroïdie est simple puisqu’il constitue en l’administration d’hormones thyroïdiennes pour compenser le manque chez le chien qui souffre d’hypothyroïdie. Les hormones thyroïdiennes, plus précisément la levothyroxine (T4), se présente en médecine vétérinaire sous la forme de comprimés ou de liquide, administrés une fois ou deux fois par jour (en France, Forthyron®, Leventa®). Le vétérinaire ajustera la dose en fonction de l’évolution du chien pour atteindre une dose d’équilibre pour laquelle le chien présente un comportement équilibré et est en bonne santé. Le traitement est administré généralement toute la vie du chien, car s’il est arrêté, les troubles d’hypothyroïdie constatés initialement réapparaissent alors.
Grâce au traitement, le chien recouvre une meilleure santé et son espérance de vie augmente.